« LA RUSE » Ils contrôlent les flux d’informations, sont les yeux et les oreilles de tous. Un secret ne sera dévoilé que sur leur accord, et ils remodèleront les populations comme bon leur semble. Vrais démagogues, ils ne vous diront que ce que vous voulez entendre pour vous séduire, et vous manipuler plus aisément. Après tout, quoi de mieux qu’un naïf qui vous idolâtre ? C’est un jeu. C’est à celui ou celle qui aura le plus de partisans, à celui ou celle qui aura trouvé le moyen de rallier le plus de personnes à sa cause. Un jeu qui peut prendre des portions faramineuses. Ils sont rusés, intelligents, savent choisir leurs mots, et ont peu d’ennemis, car rares sont ceux qui se sont découverts roulés. Ils sont capables de tout, du meilleur comme du pire, mais peu d’entre eux se sont livrés à des actes charitables…

« L'AVARICE » Leur vie est entièrement régie par l’argent. Le moindre petit centime dans la rue trouvera son intérêt aux yeux de ces personnes obnubilées par le gain. Et pourtant, malgré cette cupidité, ils n’hésitent pas à montrer leur richesse excessive, à narguer les moins aisés d’entre eux avec des liasses de billets ou des lingots d’or, et surtout, à les dépenser sans compter. Ils vivent dans le luxe et l’opulence les plus totaux. Souvent, on les sait prétentieux, narcissiques. Ces personnes sont d’un égoïsme rare, et font toujours passer leur confort personnel avant votre survie. Elles ne passent jamais inaperçues au volant de leurs voitures coûtant au moins le prix de votre appartement, ou de leurs hélicoptères privés qui vous dérangent tant le week-end. Ils sont tous et toutes né(e)s avec une cuillère en argent dans la bouche et des diamants à la place des dents, et ils ne risquent pas de descendre de leur piédestal de sitôt.

« L'ADRÉNALINE » Ces personnes-là sont tombées dans la drogue il y a peu. Souvent jeunes, ils ont de l’énergie à revendre, et aiment les sensations fortes. L’adrénaline est leur vie, mais au lieu d’aller faire du saut à l’élastique, ceux-là préfèrent planer… dans leurs têtes. Seringue à la main, paille dans le nez, cachets sur la table, ils sniffent, ils piquent, ils avalent puis se laissent emporter. Psychedelic delirium. Les pupilles dilatées au point que leur iris disparaisse, c’est avec le plus de sérieux possible qu’ils débattront de la condition économique des lamas de Madagascar, et des prouesses d’intelligence des otaries de Russie sub-saharienne. Et ils y croient. On pourrait penser que c’est amusant, on voudrait essayer, c’est tentant. « Rejoignez-nous » qu’ils disent. Non. Ne sombrez pas dans cette folie insensée. Plongez-y juste de tout votre soûl.

« L'OUBLI » L’alcool est, dit-on, le meilleur moyen d’oublier. « D’oublier quoi ? » me direz-vous. D’oublier une vie de misère, une erreur commise, d’oublier le passé, de le mettre de côté le temps de quelques verres et de quelques heures. Et après... l’addiction. Jamais sans une bouteille dans son sac, jamais sans un bar près de notre lieu de vacances, jamais sans argent pour une pinte de bière. On pourrait croire que seuls les hommes sont touchés, mais détrompez-vous. De nombreuses femmes y ont perdu leur âme. Des personnes respectées, ayant le plus souvent une famille qui les aime, qui les chérit avant de les laisser tomber dès que la tentation les aura totalement happés dans ses bras et dans ses méandres. Ainsi, ils n’auront plus qu’un foie troué et des brûlures d’estomac. Pourtant, ils tenteront tous sans exception de ne pas dévoiler cette obsession pour les tord-boyaux au monde entier, gardant un minimum de dignité malgré leur mal-être intérieur.

« LA PASSION » Le sexe est tout ce qui compte. Magnetizing orgasm. Le plaisir de la chair est devenu tout sauf tabou chez eux, ils en parlent tel de la politique ou de la cuisine. L’Aphrodite est leur temple, celui où leurs sens sont exacerbés et où ils peuvent se livrer aux pires indécences. Séduction, pénétration, effet kleenex, plus rien ne compte, pas de relation fixe, sauter ou se faire sauter, telle est la question. Don Juan ou Casanova, il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs. Certains sont des coups à vous faire grimper aux rideaux, d’autres à descendre six pieds sous terre, mais que voulez-vous, il faut de tout pour faire un monde. Ces personnes sont des passionnés, des sentimentaux, des affamés qui ne trouvent pas souvent chaussure à leur pied. Tout ce qu’ils recherchent, c’est l’ultime extase, l’apogée de leur plaisir, ce contact électrisant qui chamboulera leur vie, tels des Princes cherchant leur Cendrillon, un préservatif à la main.

« LA DISCRÉTION » Ce sont les travailleurs de l’ombre qui œuvrent pour le mal de la communauté. Des tueurs en série, des psychopathes refoulés qui ont plus de sang sur les mains que n’importe quel fou. Et pourtant, ils ne sont ni arrêtés, ni en cavale. Ce pourrait être votre voisin, votre concierge ou encore votre enfant, appartenant à cette mafia que tous traquent en vain tant ils sont bien organisés. Ce sont des monstres d’intelligence et de discrétion, des stratèges hors-pair, les disparitions sont presque inaperçues, et lorsqu’elles se font remarquer, le dossier est vite clos, faute d’indices. On les soupçonne, on les guette, on aimerait accuser tout le monde, mais personne n’est sûr de rien… La moindre erreur pourrait vous coûter la vie, et vous frotter à eux est probablement la dernière chose que vous voudriez faire au cours de votre courte vie.

« LA COLÈRE » La violence est leur arme de prédilection. Ce sont des anarchistes, ils ne se soucient pas du système ni des sanctions. Adeptes du sacrifice, ils défilent et vandalisent, ralliant le plus de personnes possibles à leur cause soi-disant juste. Don’t care about policemen. C’est une façon de vivre sa vie à fond, de dire merde à tout, une crise d’adolescence tardive qui fait du bruit. Boules puantes, matraques, sweat-shirts : l’attirail du petit voyou. Cela peut aller de la poubelle en feu à l’agression pure et dure des passants. Souvent en groupe, ils n’agissent que sous la protection d’une cagoule pour masquer leur identité. Ils n’ont peur de rien, mais vous devriez avoir peur d’eux.