Sujet: TAKE ME AWAY ↘ Esmée&Raphaël Sam 10 Déc - 22:12
Aujourd'hui avait été une journée ordinaire. A la faculté de médecine, les journées se ressemblaient plus ou moins. Toujours bosser sans relâche, forcenés du travail que nous sommes, nous avons peu de distraction, et ce n'est pas la peine de discuter des relations sociales. Et moi, je fais ma petite vie. Du moins, j'essaie. J'essaie de jongler avec mon père qui tente de m'acheter tous les mois, ma vie étudiante, mon ex qui ne cesse de me relancer pour que nous redevenions un 'couple' et puis Esmée. Je crois que c'est la partie, la plus agréable et la plus douce de ma vie. Certes, elle travaille à l'Aphrodite, et c'est une prostituée. Je vous vois, vous êtes entrain de vous dire, 'ouais, il va aux putes en faite !'. Putes, catins, salopes. Ce sont souvent ces qualifications qui reviennent. Pourtant, Esmée est loin d'aimer ce qu'elle fait. Je crois. Elle m'a dit qu'elle était là pour arrondir ses fins de mois. Comme tout un chacun en somme, seul l'activité change. Avant la fin de ma journée, je décidais alors d'aller la voir. Car, je ne vais voir qu'elle. Elle, seule m'attire, me fait ressentir quelque chose … Comment en suis-je arrivé là ? J'ai fait un pari avec mes camarades de faculté, nous avons attiré à l'Aphrodite. Et je l'ai vue, autant vous dire que j'ai eu une sorte de bug général. Cela ne m'était jamais arrivé, et puis j'ai décidé d'aller la voir. Et je continue à la voir, c'est comme une sorte de besoin. Vital. Une dose d'oxygène, d'héroïne etc. Une fois ma journée de cours terminée, j'enfilais ma veste et filais vers le parking pour prendre ma voiture. Je me dirigeais alors vers mon appartement, histoire d'enfiler autre chose que des vêtements qui sentent le tabac, le formol et tout autres produits désinfectants, et donc toute ma journée d'études. Une fois arrivé, je grimpais les marches de l'escalier, tout en cherchant les clés dans mes poches. Autant dire que j'ai tellement de chose à l'intérieur, que je n'en retrouve pas la moitié. Une fois, mes clés en main, j'ouvrais mon appartement, mon cocoon, et lâchais mon sac de cours sur le divan. Je passais une main dans mes cheveux, complétement lessivé. Je sautais dans ma douche et une fois sorti, j'enfilais un jean et une chemise noire. Enfin prêt, je partais au volant de ma voiture vers le club. J'étais content rien qu'à l'idée de passer du temps avec elle. Cela devenait à présent une habitude, comme si elle était un besoin indispensable. Comme si j'avais besoin d'elle pour relâcher la tension de ma journée, et pour me sentir apaiser. Pourtant, il me semblait que ce n'était pas une impression. Aucune femme ne m'avait fait ressentir cela, jamais. Cela me faisait tellement bizarre, pour tellement de raisons. C'en était ridicule, je la connaissais peu, mais je ne pouvais m'en empêcher. Devrais-je mettre un peu de distance ? Cesser tout contact ? J'en étais incapable.
Une fois stationné, je me dirigeais vers l'entrée de l'Aphrodite en souriant légèrement. Une fois entré, je me dirigeais vers le premier étage où se situe la chambre d'Esmée en empreintant l'ascenseur. Je passais une main nerveuse et rapide dans mes cheveux. Les portes de l'ascenseur me libérèrent et je marchais dans le couloir avec des pas rapides. Mais je fus stopper net, arrivé à quelques mètres de la chambre d'Esmée. Celle-ci sortait de la chambre en compagnie d'un homme, qui était sans nul doute un client, vu le regard lubrique qu'il posait sur elle. Il la serra dans ses bras, embrassant son cou. Je sentais que j'allais exploser, je serrais donc les poings pour tenter de me calmer, enfonçant les ongles dans ma chair. Je ne devais rien faire, je n'en avais pas le droit. Je n'étais rien pour elle, de plus, je risquais de lui faire perdre son emploi. Pendant un instant, l'idée m'effleura lui faire perdre ses clients, perdre son emploi pour qu'elle cesse de se prostituer. Pour qu'elle cesse de voir d'autres hommes que moi. Mais, je n'étais moi aussi rien de plus qu'un client. Un client qui passait entre ses draps, ses bras et sa peau. Je n'étais rien qu'un pervers qui paie pour les services d'une fille qui lui fait de l'effet, qui lui fait ressentir des choses qu'il ne faudrait pas. Que dirait ma mère ? Ma famille ? Je baissais le regard attendant que l'homme s'en aille, je ne pus réprimer un rictus et un frisson de dégout lorsqu'il passa à côté de moi. En relevant les yeux, je vis Esmée me fixer, serrant les pans de son peignoir contre elle. J'eus un soupir, mes pensées cognant affreusement dans ma tête. J'essayais de sourire, mais je dois qu'il eu l'effet escompté. Je fis alors quelques pas pour la rejoindre, m'intimant d'être calme, me rappelant que je n'avais pas de droit sur elle. J'eus envie de fuir pour la première fois que j'étais en sa présence, mais je ne puis m'y résoudre. « Salut. », dis-je simplement. Je ne pouvais rien dire de plus, je n'étais pas encore assez calme. Une fois à ses côtés, je déposais un doux baiser sur sa joue et entrais dans sa chambre sans un mot. La porte refermée, je me retournais vers elle et lui sourit une nouvelle fois comme je pus. Conscient de mon imbécillité, je mordis ma lèvre inférieure, patientant.
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