Sujet: I think I know you Ҩ KSENIYA Ven 16 Déc - 0:05
I think I know you...
Planté devant son miroir, le brun bouclait sa ceinture de cuir autour de son pantalon noir. Il tendit le bras et s'empara de sa chemise blanche soigneusement déposée sur le dos de sa chaise et l'enfila d'un geste rapide. Il la boutonna calmement, laissant les trois derniers boutons ouverts. Il arrangea son col, passa sa montre hors de prix autour de son poignet et déposa une touche de parfum dans sa nuque. Il soupira, tira un peu sur sa nuque, nerveux. Il passa une main furtive dans ses cheveux, les réarrangeant légèrement. Encore une soirée dans ce manoir, il n'arrêtait plus depuis quelques temps. Et ce n'était pas vraiment par pur plaisir. Sevastien avait mit la main sur lui, découvrant tout de son passé et du fait qu'il était recherché par la police de Russie. Il avait profité de la situation, exigeant de lui qu'il devienne son... homme de main en quelque sorte. Une situation qui mettait Matvei particulièrement en colère. Il se sentait prit au piège et manipulé et ça l'insupportait. Il n'était pas le pantin de qui que ce soit, il n'était fidèle qu'à la mafia. Et un jour ou l'autre, d'une façon ou d'une autre, son pacte avec Sevastien serait rompu. Il ne pouvait pas en être autrement. En attendant qu'il ne trouve une solution, Matvei avait rendez-vous ce soir avec un homme au manoir pour parler affaire. Le russe descendit les escaliers et noua les lacets de ses chaussures italiennes avant d'enfiler la veste de son costume. Dans une poche intérieure, il glissa son Camp Knife. Puis dans les poches de son pantalon, son téléphone portable, ses clés et un petit portefeuille contenant uniquement des billets, aucun papier d'identité. Grimpant dans son audi A8, il démarra en trombe et fila en direction de l'Aphrodite, pour une longue nuit encore.
Ce ne fut que vers minuit trente que Matvei quitta la chambre dans laquelle il avait traité avec son contact pendant près de deux heures. Il lui serra la main et l'homme partit rapidement, retournant au rez-de-chaussé pour aller se délecter du spectacle qu'offrait les magnifiques créatures de ce lieu. Metvei quant à lui resta un instant sur le palier de la porte, envoyant un message à Sevastien. Puis il rangea son combiné et s'empara de la mallette, cette dernière remplie de jolis billets verts qui, malheureusement, ne lui étaient pas adressés. Il commença alors à remonter le couloir pour rejoindre à son tour les escaliers et quitter cet endroit. Le couloir était désert, jusqu'à ce qu'il entende le bruit de talons claquer sur le sol. Quelqu'un approchait. Le brun, comme à son habitude se tenait droit, le regard froid et perçant, l'allure classieuse et douteuse à la fois. Doucement, la silhouette enchanteresse d'une brune sulfureuse se dessina face à lui. Mais le sentiment qui l'envahit à cet instant fut tout simplement... surprenant. Il ne se sentit pas faiblir devant pareille beauté. Mais son regard fut irrésistiblement attiré vers elle. Il fronça les sourcils et ralentis le rythme alors qu'il avait l'impression de reconnaitre quelqu'un qu'il ne connaissait même pas. La jeune femme passa à côté de lui dans une démarche voluptueuse et posa ses prunelles dans celles du Russe pour quelques instants. Ce regard... Matvei s'immobilisa brusquement alors qu'il avait l'impression d'être replongé des années en arrière. De toute sa vie, il n'avait vu qu'un seul regard semblable à celui-là. Son cœur bondit dans sa poitrine et une vague d'émotions le submergea. Il se retourna, la regardant s'éloigner, ébahit. Et finalement, sa voix s'éleva, brisant le silence et attirant l'attention de la belle "inconnue". « Anushka... ? » Non, c'était impossible. Après toutes ces années, il avait finit par baisser les bras. Après des années de recherches acharnées et sans succès, il la pensait presque morte. Il brisa la distance qui les séparait, la rattrapant en quelques enjambées. Sa main d'ordinaire si brusque se posa avec délicatesse sur son bras, cherchant désespérément son regard. Ce regard. Reprenant la parole, il insista, complètement troublé par cette jeune femme : « C'est toi... ? » Un espoir nouveau l'envahit, lui piquant la peau et lui coupant le souffle. Il n'en revenait pas, il n'arrivait pas à y croire. Après toutes ces années... est-ce que c'était vraiment possible ?
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Sujet: Re: I think I know you Ҩ KSENIYA Sam 17 Déc - 23:36
Lorsqu’elle avait décidé de travailler pour l’Aphrodite, Kseniya avait retrouvé une faculté qu’elle avait longtemps oublié et dont elle avait été trop longtemps privée, celle d’être libre. Bien sûr, elle vivait au sein du manoir comme toutes les autres filles de joie, mais elle avait la possibilité de sortir quand bon lui semblait en dehors de ses heures de travail et aller flâner seule dans les rues de Seattle. Bien sûr elle passait le plus clair de son temps entre les murs de ce manoir, mais elle aimait savoir que si l’envie lui venait, elle pourrait aller profiter des magnifiques paysages environnants de cette ville sans avoir à essayer d’échapper à la garde d’un pervers alcoolique payé pour la tenir en laisse dans un coin. Beaucoup qualifierait sa situation de précaire, beaucoup ne comprendraient pas que cette jeune brune sulfureuse se plaise au mode de vie qu’elle avait choisi d’adopter, ils la qualifieraient tous de victime mais ils étaient loin de se douter que les derniers mois qu’elle avait passé ici faisaient partie des meilleurs de sa vie. Il lui arrivait encore de se réveiller en sursaut et d’oublier qu’elle était en sécurité et que personne ne viendrait la réveiller à l’aide de coups pour une envie pressante. Malheureusement, si elle était aujourd’hui pleinement heureuse de pouvoir offrir son corps dans cet établissement, une vielle habitude l’habitait toujours et bien qu’elle ait tenté un bon nombre de fois de s’en débarrasser, cette beauté russe restait accro à la cocaïne. Très jeune elle avait trouvé dans la drogue un moyen d’échapper au quotidien et depuis cette addiction la hantait. C’est pour cela que la poupée brune remontait seule dans sa chambre après avoir pris soin d’acheter sa dose. C’était dans cette saloperie qu’elle passait une bonne partie de son argent, le reste, elle le dépensait dans des tonnes de lingerie fine qui ravissait à chaque fois ses clients.Perdue dans ses pensées, elle avait pris l’habitude d’arpenter ces couloirs sans même ne plus y prêter attention. De son déhanché ravageur, elle faisait claquer ses talons aiguilles noirs sur le sol, remarquant tout de même un silence étrange et surprenant pour l’heure. Ce qui expliqua sa surprise quand elle aperçut la silhouette d’un homme qui semblait s’être figé en s’apercevant de l’arrivée de la brune incendiaire sur les lieux. Kseniya ne prêta attention à ce visiteur que lorsqu’elle arriva à sa hauteur et qu’elle put plonger son regard bleu dans le sien. C’est à ce moment-là qu’elle sentit son corps tout entier faiblir et donner l’impression de pouvoir se rompre à tout moment. Était-ce possible ? Etait-il possible que cet homme, qui sembla lui aussi troubler de la voir, puisse être Matvei M. Lesskov, le seul être sur cette Terre qui ait véritablement compté dans sa vie. Et comme si elle avait vu un fantôme, Kseniya ne mit pas fin à sa course, bien au contraire, elle voulut quitter ce couloir le plus vite possible. Mais cette volonté de fuite fut mise à rude épreuve lorsqu’elle entendit derrière elle cette voix qui vint briser le silence, celle qui avait mainte fois prononcé son nom et qui venait une nouvelle fois d’appeler la jeune femme. Anushka, personne depuis très longtemps ne l’avait appelé ainsi avec tant d’espoir. L’espace d’une demi-seconde elle stoppa sa course, sentant son cœur battre tellement fort qu’elle avait l’impression qu’il allait s’arracher de sa poitrine pour aller se réfugier dans celle de Matvei. Une demi-seconde qui lui parue une éternité et durant laquelle elle se demanda si elle pouvait le faire, si elle était capable de se retourner et de croiser à nouveau le regard du seul véritable ami qu’elle ait connu en lui révélant sa véritable identité. Kseniya avait toujours su qu’elle pouvait faire confiance à cet homme à l’époque où ils n’étaient tous deux que des enfants, et en grandissant, elle avait réussi tant bien que mal à se renseigner sur tous les évènements qui avaient pu se dérouler dans la vie du jeune homme, comme si c’était la dernière chose qui comptait pour elle. Mais la question était de savoir si l’amitié qu’ils avaient connue était restée intacte ou si au moment où leurs chemins s’étaient séparés, cette amitié avait volé en éclat comme l’avait fait la vie d’Anushka Nikonoff. Était-ce un piège, attendait-il qu’elle se trahisse elle-même pour pouvoir venger tous les membres de la Bratva qui en avaient après elle. Kseniya ne pouvait prendre ce risque, sa survie c’était tout ce qui l’avait fait avancer depuis l’assassinat de ses parents et ce ne sont pas des sentiments à l’égard d’une personne qu’elle pensait perdu qui changerait cela. Alors elle avait repris sa route de sa démarche féline, espérant que cela dissuaderait Matvei de la suivre et qu’il passerait son chemin, concluant qu’il s’était trompé de personne. Mais il n’en n’était rien, à peine avait elle fait trois pas qu’elle senti une main se déposant étrangement délicatement sur son bras gauche. Elle senti des frissons parcours son corps au contact de sa peau, ayant perdu l’habitude des gestes tendres de la part de la gente masculine. Le souffle court, elle déglutit avant de se persuader qu’elle se devait de lui faire face afin d’apaiser tous les soupçons qu’il nourrissait. Il n’était plus question de fuir son regard, il était de son devoir de l’affronter et de jouer la seule carte qui lui permettrait de mettre fin au plus vite à cette discussion sans étayer d’avantage de soupçons. Kseniya se décontracta donc, plongeant son regard séducteur dans les prunelles interrogatrices de Matvei, souriant, adoptant l’attitude qu’elle arborait en présence de tous les clients qui défilaient à l’Aphrodite. Se mordant la lèvre inférieure de manière sensuelle, elle se rapprocha du corps du jeune homme, faisant abstraction de tous les souvenirs de son enfance en sa compagnie qui refaisait surface dans son esprit. « Les clients ont l’habitude de m’appeler Perséphone, mais si tu insistes, tu peux toujours m’appeler Kseniya, c’est le prénom que m'ont choisi mes parents à ma naissance. » Son accent russe la trahissait, mais elle ne devait pas être la seule jeune femme russe à arpenter ces couloirs, ce détail ne devait pas nourrir la paranoïa qui commençait à l’envahir. « Bien que je pourrais être cette Anushka pour toi si tu le souhaites. Je pourrais être celle que tu veux tous les jours. » Si Kseniya était douée dans un domaine, c’était bien celui de la séduction ; Si elle parvenait à détourner l’attention de Matvei quelques instants, peut-être oublierait il toute cette histoire et considérait il à la suivre dans sa chambre ou bien à la laisser tranquille. Minaudant, Kseniya vint poser son index droit sur le peu de peau nue du torse que le jeune homme laissait apparaitre en n’ayant pas refermé tous les boutons de sa chemise. Ce n’était pas pour rien si le surnom qu’elle avait dans ces lieux était celui de la Reine des Enfers, lorsqu’elle désirait quelque chose, elle l’obtenait toujours, peu importe le temps que cela prenait ou l’énergie qu’elle y mettait ; Et tout de suite, ce qu’elle voulait, c’est que Matvei oublie Anushka et se concentre sur Kseniya. La jeune femme qu’il cherchait n’existait plus depuis très longtemps, les coups, la honte, la drogue et toutes les horreurs qu’elle avait vécu l’avait emmené là où elle était aujourd’hui et elle ne se donnait plus le droit de s’apitoyer sur l’avenir qu’elle aurait pu avoir et avait commencé à apprécier celui qu’elle avait maintenant.
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